C'est ici que l'histoire avec les pinceaux a vraiment commencé.

Accrochée à mes appareils photo depuis mes 18 ans, je me retrouve à le Réunion la trentaine tout juste passée avec l'envie de refaire une expo photo. 

J'ai un corpus à ce moment sur le thème du blanc (un sujet qui me travaille depuis mes 17 ans en Argentine, une autre histoire...). Je ressens le besoin de tirer ces photographies en très grand format et j'ai une vision très claire de cette expo. L'embêtant est que je ne trouve pas de solution pour faire ces grands tirages dans mon budget. Je n'ai pas vraiment de budget d'ailleurs. Alors je rumine ce projet. Et puis un matin, je me réveille, et je me dis que je suis capable, avec les quelques bases qu'il me reste des cours de cet admirable Monsieur Berthomé, de reproduire ce qui m'intéresse dans mes photos : la structure et les contrastes. Je pars acheter quelques pinceaux, des pots d'acrylique chez Monsieur Bricolage et quelques mètres de tissus chez Ravate Tissu. Et j'attaque cet étrange portrait de Rémy Juniet, star de la cold wave underground, que j'avais photographié pris au piège d'un rouleau de sparadrap dans la cuisine de mon studio bordelais en 2007.

C'est pour moi une révélation. Je me rend compte de la force surajoutée par la peinture, des dimensions qui se superposent. Je cherche autre chose. Je sélectionne d'autres photographies auxquelles je suis attachée et puis on me contacte pour me demander d'exposer...